Anorexie : « Parler pour ne pas replonger »
Anorexiques et Boulimiques Anonymes organisaient samedi un rassemblement national, rencontre avec un de ses membres.
« L’anorexie, la boulimie….. On peut se rétablir, mais on n’en guérit jamais vraiment. Pour moi, cela a commencé à 12 ans. J’ai déménagé avec ma famille dans un endroit où je ne connaissais personne. Je me suis sentie seule. J’ai commencé à faire beaucoup de sport et j’ai arrêté de manger.
Je passais plus d’une heure à finir un demi-yaourt sous les cris de ma mère exaspérée. La menace de l’hospitalisation m’a effrayée. Je me suis ré-alimentée tout en me faisant vomir. Mes parents n’étaient pas dupes.
J’avais l’impression d’être seule au monde. En maîtrisant ce que je mangeais et mon rythme de vie, je contrôlais quelque chose, dans cette vie qui m’échappait. J’avais la sensation d’être anesthésiée, de vivre au dessus de mon corps.
En septembre 2009, je suis entrée dans l’association Anorexiques et Boulimiques Anonymes à Grenoble. Cela n’a pas changé grand-chose au début. Un jour, on m’y a demandé : « Alors, tes crises ? ». J’ai compris que ne pas me maîtriser ne faisait pas de moi un extraterrestre. La pression que je m’étais imposée a disparu, tout comme mes crises.
Je continue à venir aux réunions pour aider les autres mais aussi car parler de mes émotions quand elles sont trop fortes me permet de ne pas replonger. »
Quelques malades ont formé un groupe de discussion à Saint-Brieuc, en 2002, à l’image de ceux des Alcooliques Anonymes. Ils se réunissent tous les lundis à 20h au centre social du Plateau. Leur initiative a été suivie dans cinq autres villes.
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